mardi 7 janvier 2014

Anonymat

Il y a deux sortes d'anonymat sur Internet. L'anonymat intégral : l'auteur d'un message n'est pas montré et se trouve caché par un dispositif technique rendant très difficile la connaissance de l'auteur du message. Le pseudonymat : un autre nom que celui du véritable auteur sert de façade.

L'anonymat complet est rare et de toute façon n'est pas techniquement inviolable sur Internet, le pseudonymat, par contre est courant. L'avantage du pseudonymat par rapport à l'anonymat complet est que le pseudonyme est reconnaissable dans différents messages ou différents media, il représente une personnalité, on peut lui répondre et engager une conversation avec lui, sans savoir ou même avoir besoin de savoir qui est la véritable personne derrière le pseudonyme. Un pseudonyme peut-être secret ou le vrai nom de l'auteur derrière le pseudonyme peut être notoire. De nombreux écrivains ont eu recours au pseudonyme pour des raisons diverses, par exemple Samuel Clemens mieux connu sous le nom de Mark Twain ou Romain Gatsev, déjà mieux connu sous le nom de Romain Gary, qui connu une brillante seconde carrière sous le pseudo d'Emile Ajar.

C'est donc de ce pseudonymat dont nous parlerons ici.

Les avis sont partagés en cette matière. Récemment plusieurs voix se sont élevées, au sein même du gouvernement, pour dénoncer l'impunité de ceux qui profèrent des insultes ou des opinions haineuses et ont demandé que l'anonymat, ou plutôt comme nous l'avons vu plus haut, le pseudonymat soit interdit, en particulier sur les réseaux sociaux comme Twitter. Cependant, même si un consensus existait sur cette question, il est techniquement infaisable d'obliger tout internaute à afficher en permanence son état-civil pour pouvoir accéder au Web et aux réseaux sociaux sur le Web. Par ailleurs l'anonymat (le pseudonymat) permet à ceux qui sont soumis au secret professionnel (médecins, avocats, magistrats) de s'exprimer. Il permet à ceux désireux d'exprimer les opinions politiques de leur choix de le faire sans craintes, ou à ceux désireux d'émettre leur opinion de le faire sans craindre pour leur emploi ou pour leur vie privée. Sans oublier les gens qui écrivent sur les forums médicaux, par exemple, pour poser des questions, et qui ne désirent pas que leur vraie identité soit révélée pour d'évidentes raisons de discrétion. Dans certains cas extrêmes l'anonymat est même la condition sine qua non de l'expression ou de l'information dans les pays ou les idées dissidentes sont réprimées ou dans le cas des lanceurs d'alertes.

Évidement l'anonymat est aussi porteur d'abus et sert parfois de couverture à plusieurs types d'actes criminels. De façon non illégale, l'anonymat peut être utilisé comme couverture pour blesser les gens et de perturber la communication en toute impunité. Les trolls rencontrés sur les forums et sur les réseaux sociaux sont, la plupart du temps, anonymes. La frontière entre acte illégal et légal mais blessant et perturbant peut-être assez floue et varie largement selon les législations.

Il est clair pour moi que, même si c'était faisable, interdire l'anonymat sur Internet entraverait la liberté d'expression et en deçà limiterait beaucoup tant la richesse et l’intérêt de certains échanges que l'information et la transmission du savoir.