samedi 31 août 2013

Mes deux centimes sur la situation en Syrie

Décidément il n'y a aucune ligne éditoriale dans ce blog et aucune envie d'en avoir non plus, je parle de ce qui m'intéresse et c'est tout. En plus il n'y a aucune régularité. Eh oui c'est un blog personnel, ni un journal, ni un blog à thème.

En ce moment ce qui m'intéresse c'est l'agitation diplomatico-militaire autour de la Syrie.

Je suis très réticent en ce qui concerne une éventuelle intervention militaire occidentale (enfin Américaine puisqu'il n'y a qu'eux qui peuvent se le permettre), parce je crois que ça comporte pas mal de risques et je voudrais bien qu'on les évite. D'un autre coté je ne vois pas trop comment on pourrait faire autrement que d'essayer de dissuader Bashar El Assad de recommencer à utiliser des armes chimiques, sauf à laisser faire, c'est à dire créer un précédent très dangereux. Et pour le dissuader il faut lui donner un coup assez dur en essayent de ne pas faire de victimes civiles ("collatérales").

Est-ce que le risque est plus grand à ne rien faire qu'à intervenir? Je ne sais pas. Je crois qu'il n'y a pas de bonne solution. Je pense qu'il n'y a pas de solution diplomatique, je ne vois donc qu'une solution militaire ou l'inaction.

Les rebelles syriens sont guère meilleurs que le régime au pouvoir, les aider à prendre le pouvoir n'est pas très engageant, sachant qu'ils remplaceront probablement une dictature par une autre, religieuse celle-là, alors que l'autre était laïque et qu'ils ne seront pas mieux disposés à l'égard de l'occident, voire alliés à Al Qaida.

Que des gens comme ça gagnent la guerre civile et s'emparent des réserves d'armes chimique de Bashar El Assad fait frémir.

Pendant ce temps les éternels pacifistes de circonstance donnent de la voix avec les arguments habituels : on aurait dû agir avant (même s'ils auraient hurlé si on avait agi avant), on n'a rien fait quand Saddam Hussein a gazé les kurdes pourquoi on ferait quelque chose maintenant, c'est une nouvelle guerre coloniale, on veut leur piquer leur pétrole, etc. L'Amérique est toujours plus vile que la dictature de Bashar El Assad et tout est préférable à une intervention militaire occidentale.

On me dit que oui, il y a bien eu usage de gaz de combats mais qu'on ne sait pas qui en a fait usage. Bon, mais il est douteux que les rebelles aient des armes chimiques à disposition alors qu'il est prouvé qu'Assad, lui, en a. Il y a donc plus de probabilités que l'attaque vienne du coté du régime Syrien que du coté des rebelles. En plus pourquoi les rebelles auraient utilisé leurs armes chimiques contre leurs propres partisans, leurs familles même, plutôt que contre les troupes gouvernementales, directement. Dans le but de faire intervenir les US en leur faveur? C'est un calcul un peu risqué vu que tout le monde à les pieds froids pour intervenir et que les rebelles ne sont pas particulièrement appréciés à Washington. Non c'est complètement absurde de penser que ça vient du coté rebelle.

On me dit que l'armée d'Assad n'avait pas plus de motif que les rebelles d'utiliser leurs armes chimiques. Bien sûr que si. Ils ont déjà utilisé des armes chimiques sur une plus petite échelle et personne n'a rien dit, alors pourquoi pas essayer de terroriser la population vendue aux rebelles de cette façon. C'est prendre un risque, mais les dictateurs sont des brutes pas très fines qui peuvent faire des erreurs de jugement.

On me dira qu'il faut attendre que la mission de l'ONU rende son verdict. Mais le régime syrien a interdit aux inspecteurs de l'ONU d'aller sur place pendant 5 jours après l'attaque. Il est bien possible que cette mission ne ramène que des preuves circonstancielles. Et alors? Il faut attendre d'être sûr à 100% et d'avoir des preuves directes et irréfutables pour condamner un meurtrier?

La chambre des communes britannique à refusé à Cameron l'autorisation d'engager les soldats de sa Majesté aux cotés des Etat-Unis. Ça ne va pas empêcher les Américains d'y aller. C'est une affaire de politique intérieure. Miliband en a profité pour infliger une cuisante défaite à ses adversaires Tories avec l'aide de quelques députés conservateurs. Cette défaite de Cameron aura des retentissements sur la politique intérieure de la Grande Bretagne mais ne changera pas grand' chose au plan international.