mardi 29 janvier 2013

Confirmations

La candidature de John Kerry au poste de Secretary of State (ministre des affaires étrangères des États-Unis) a été approuvée par le Sénat aujourd’hui. Rien ne s’oppose plus à ce qu’il occupe la place détenue jusqu’à maintenant par Hilary Clinton.

Aux US le président nomme ses ministres mais le Sénat doit confirmer leur nomination, c’est-à-dire qu’il faut que le nominé recueille une majorité des voix du Sénat pour pouvoir prendre le poste auquel il est destiné. Il en est ainsi pour tous les membres du Cabinet du président comme des juges à la Cour Suprême, des ambassadeurs, des responsables de grandes agences gouvernementales et d'une partie de leurs adjoints et des juges fédéraux. Tout s'est bien passé pour John Kerry mais ça risque d'être un peu plus dur pour le nouveau Secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, un Républicain pourtant, mais plutôt centriste. Depuis le début de la présidence de Barack Obama la minorité Républicaine au Sénat fait de l'obstruction systématique pour la confirmation de dizaines de postes "secondaires", allant même jusqu'au filibuster pour repousser une candidature.

En cas d'obstruction par la minorité du Sénat le président a la possibilité de rendre définitive ses nominations en profitant de la période pendant laquelle le Sénat est en vacances. Ce moyen a été utilisé, nous explique Jeffrey Toobin dans le New Yorker, 339 fois par Bill Clinton et 171 fois par George W. Bush (en particulier pour nommer John Bolton ambassadeur à l'ONU et on ne peut pas dire que Bolton, un ultra-dingue néocon, faisait l'unanimité, loin de là). En comparaison Obama a été assez tolérant face à l'obstruction systématique des Républicains au Sénat en ne nommant que 32 personnes en l'absence des sénateurs.

Une décision récente de la Cour d'Appel Fédérale de Washington DC, composée uniquement de juges ouvertement partisans (et de droite bien sûr), vient de dénier au président le droit de nommer quiconque en l'absence du Sénat, le rendant ainsi complètement impuissant face à l'obstruction sans précédents qu'exerce la minorité du Sénat contre ses nominations. 

Il est probable que l'administration n'en restera pas là, mais aura-t-elle finalement gain de cause ? Avec une Cour Suprême terriblement polarisée, rien n'est moins sûr. Encore que le chef-juge de la Cour Suprême John Roberts, Jr s'est découvert récemment une nécessité de recentrer la Cour.