dimanche 4 novembre 2012

Le vrai Mitt Romney

Running the Data on a Romney Presidency - Bloomberg



What Romney values most is something most of us don’t think much about: management. A lifetime of data has proven to him that he’s extraordinarily, even uniquely, good at managing and leading organizations, projects and people. It’s those skills, rather than specific policy ideas, that he sees as his unique contribution. That has been the case everywhere else he has worked, and he assumes it will be the case in the White House, too. When we look at Romney’s career and see a coreless opportunist, we’re just looking at the wrong data.



Dit Ezra Klein dans son article hebdomadaire pour Business Week (une revue que je découvre et que je trouve fort intéressante). Romney, dit Ezra Klein, est un entrepreneur, un businessman, un manager, un organisateur hors pairs qui a réussit jusqu'à maintenant tout ce qu'il a entrepris, que ça soit au sein de l'Eglise Mormone ou chez Bain Capital, comme dirigeant des Jeux Olympiques de Salt Lake City ou comme Gouverneur du Massachusetts. Il n'en a rien à faire des idéologies, celles-ci sont en gros considérées comme des produits qu'il convient de vendre au plus grand nombre de clients, du marketing. D'où sa propension à changer d'idées comme de chemises, à mettre en place un système d'assurance sociale dans le Massachusets et à se dire farouchement opposé à l'Obamacare pourtant copié sur ce même système, ou se déclarer un jour partisan du droit pour les femmes de choisir d'avoir un enfant ou non et, le lendemain à dire qu'il est résolument contre l'avortement. Romney est persuadé que le pays peut se diriger comme une entreprise, les idéologies de droite ou de gauche ne sont là que pour s'attirer les voix qui permettront à faire de lui le PDG des États-Unis. Pour se faire élire aux primaires (il a eu du mal) il a été obligé de flatter l'extrême droite du Parti Républicain, puisqu'aujourd'hui ce parti est complètement dominé par cette idéologie. Il a pris Paul Ryan comme colistier en gage de pureté idéologique d'extrême droite. 


Mais le pouvoir d'un président a ses limites, et celles-ci sont en partie fixées par l'orientation politique du Congrès. Si le Congrès a une majorité Républicaine aussi bien à la Chambre qu'au Sénat, Romney fera la politique de droite que le Congrès demandera, sans arrières pensées, si la majorité Démocrate reste au Sénat et la majorité Républicaine reste à la Chambre il essaiera d'obtenir des compromis pour faire au mieux, si le Congrès passe entièrement aux main des Démocrates il fera une politique centriste. 


Le plus grand danger, à mon sens, viendrait de son colistier, Paul Ryan, un idéologue dur de dur. Si Paul Ryan joue le même rôle qu'a tenu Dick Cheney pendant la présidence Bush, il y aura des pleurs et des grincements de dents.