mardi 8 mai 2012

Adieu Président, je ne te regretterai pas

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La forêt de Chinon au printemps. Le renouveau après un long hiver, c'est beau.

N'allez pas croire que je me désintéresse des élections et de toutes ces sortes de choses. J'ai voté et suivi tous les événements de ces derniers jours avec intérêt et même parfois passion. 

Pourtant je n'ai guère été euphorique de la victoire de François Hollande. J'ai voté pour lui, certes. Mais plutôt par défaut. Je ne supportais plus Sarkozy, c'était de l'ordre de l'aversion épidermique pure et simple. On dit qu'il a protégé les Français de la crise et que son bilan économique est plutôt bon finalement. Je veux bien le croire et je m'en fiche. Ce n'est pas ça ce que je lui reproche. Après tout s'il a fait ça, il a fait son boulot. Non, ce que je lui reproche avant tout c'est sa propension à flatter les sentiments xénophobes de l'extrême droite dans l'espoir de trouver les voix qui lui manquaient au centre. Je lui reproche donc son virage à droite sans vergogne. Je lui reproche aussi sa politique de division du pays. D'un coté les gens qui travaillent et qui sont méritants, les salariés du privé en gros, et de l'autre les personnels à statut, fonctionnaires et agents de l'état, qui sont supposés être des feignants, des assistés. Je lui reproche sa stigmatisation des pauvres et des chômeurs. La désignation des Roms à la vindicte populaire. Sa politique sécuritaire à grands coups de politiques répressives et uniquement répressives. La carte blanche donnée à la police sans contrôle aucun de sa déontologie. Les affaires montées de toutes pièces pour augmenter la peur de l'ennemi intérieur. Le traitement inhumain et la chasse aux étrangers sans-papiers, les rafles de clandestins. Le Ministère de l'Identité Nationale. Le dénigrement du travail de la magistrature et de la justice. Cette détestable habitude de faire une loi à chaque fait divers. Sa manipulation constante de l'émotion des masses. Sa façon de jouer sur la peur plutôt que sur la confiance. Ses rodomontades. Son opposition à toutes les évolutions sociétales pour flatter l'extrême droite. Je ne supportais plus sa façon de parler et ses tics, sa vulgarité de nouveau riche. Et j'en passe. Il faut dire qu'il était assisté d'une belle bande de courtisans sans scrupules, que je suis content de voir disparaître du paysage politique.

Maintenant je ne pense pas que sur le plan économique et social François Hollande fasse beaucoup mieux que Sarkozy. Je crois, hélas, qu'il ne puisse pas avoir les mains très libres de ce coté là. Mais il y a une chose dont je suis sûr c'est qu'on respirera enfin mieux dans ce pays, et c'est un grand soulagement.