lundi 26 juillet 2010

La petite grosse fuite

. .

Je viens de lire attentivement le rapport que fait le New York Times sur les documents confidentiels sur la guerre en Afghanistan qui ont été donnés par Wikileaks à trois organes de presse, le New York Times, le Guardian et le Spiegel. À mon humble avis il n'y a pas de quoi fouetter un chat. On apprend que des civils afghans sont assez souvent tués ou blessés par erreur, que les officiels afghans qui bénéficient de notre soutien sont corrompus jusqu'à l'os ou simplement bons à rien, que les militaires pakistanais ou tout au moins les services secrets pakistanais ont des relations avec les Talibans et qu'ils leur fournissent armes et assistance d'une main tout en empochant les dollars US de l'autre main. Quand je dis "on y apprend" en fait non, on savait déjà tout cela, plus ou moins. Ce qu'on n'avait pas c'était des documents officiels le disant noir sur blanc (et encore, les Américains reconnaissent depuis longtemps que les drones font des dégâts dans la population civile et ne fonctionnent pas si bien que ça). À moins qu'on ne dégotte un secret bien juteux d'ici quelques jours (il y a quand même un bon paquet de documents) il n'y a rien là de nature à faire trembler les gouvernements. Cela n'a rien à voir, comme on peut le lire ici où là, avec les "Pentagon Papers" (sur la guerre du Vietnam) qu'avait fait sortir Daniel Ellsberg en son temps, à son grand péril, qui avaient révélé l'immense suite de mensonges des administrations américaines successives, de Kennedy à Nixon. Ici pas de mensonges révélés, des choses qu'on ne dit pas normalement ouvertement, c'est tout.