samedi 2 mai 2009

dans le bus

Huit filles, à peu près toutes sur le même moule : jeunes, urbaines, professionnelles, classe moyenne supérieure ou petite bourgeoisie, vêtements raisonnables mais élégants, bon goût français, elles sont parties fêter l'enterrement de vie de jeune fille de l'une d'entre elle. Elles ont toutes des badges "très créatifs" (sic) leur rappelant qu'elle font partie de la fête (ça fait un peu fiesta "corporate" ça, genre séminaire des vendeurs). L'une des filles en question ne se sent pas très bien, elle a mal au crâne et aussitôt ses copines sortent du paracétamol de leurs sacs à main. La fille qui a la migraine est la seule qui détonne un peu du groupe, elle n'a pas le même genre de coiffure ni le même genre de vêtements, elle n'a aucun maquillage, elle a le look institutrice et un imperméable gris froissé dans le dos, elle ne parle pas, m'est avis qu'elle n'est pas trop à l'aise avec ses copines. J'ai immédiatement plein de sympathie pour elle.

Une bourgeoise parisienne très élégante, tout en blanc crémeux, dans les 70 ans, beaucoup de maquillage, coiffure très élaborées, très soignée ("ma petite coiffeuse de la rue Custine") et teinture blond paille.

Un couple de touristes de la péninsule indienne, elle très belle aux yeux et cheveux très noirs, lui petit bedonnant, en voyage de noce.

Deux jeunes branluchons, aux fringues de marque savamment négligées, bavardent bruyamment et sont vautrés sur leurs sièges.

Un couple parlant anglais. Elle, fait ses cinquante ans mais s'entretient visiblement et a pas mal d'allure, lui est fringué à la mode, petite bedaine mais pas trop, cheveux virant au gris et clairsemés, élégance friquée tous les deux, descendent Place de Clichy, d'après leur conversation pour aller dîner et s'encanailler en boite.

Deux femmes qui sont allés magasiner, plein de sacs en plastique, bavardent des "mystères des hormones féminines" (sic) de façon assez graphique et assez fort pour que tout l'entourage l'entende.

Un vieil homme, tout tremblant, bavochant, larmoyant, plié en deux, marchant à tout petits pas en s'appuyant sur sa canne, accompagné d'une femme beaucoup plus jeune à l'air revêche avec un sac de pharmacie à la main.